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Parasite
Volume 18, Number 1, February 2011
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Page(s) | 91 - 91 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/parasite/2011181091 | |
Published online | 15 February 2011 |
Mémoire
Professeur André Raibaut (1935-2008)
In memoriam
Notre collègue André Raibaut est décédé le 24 février 2008 à Saint- Clément-de-Rivière, près de Montpellier, où il avait pris sa retraite. Né à Sousse, il avait passé en Tunisie toute sa jeunesse et avait conservé un profond attachement pour ce pays.
André avait coutume de dire que sa vie scientifique avait été partagée en quatre grandes étapes. Les années d’apprentissage (1959-1969) avec, de la Licence à la Thèse, des études à la Faculté des Sciences de Montpellier. La deuxième (1969-1975), la plus fertile, durant laquelle, nommé à l’Université de Tunis, il forme une équipe sur les Copépodes parasites de Poissons. La troisième (1975-1989) où, revenu à l’Université de Montpellier, il poursuit et développe ses recherches sur ces Crustacés. Enfin, les années de responsabilité où il succède (1989) à L. Euzet à la tête du Laboratoire de Parasitologie comparée, et où l’Université lui confie (1990) la direction de la Station biologique de Sète.
En 1959, Licence de Sciences naturelles en poche, le Doyen Mathias lui propose comme sujet de DES l’étude de Torpedo marmorata. Cette initiation à la recherche, que Raibaut effectue à la Station de Sète, sera déterminante pour la suite de sa carrière. C’est alors qu’il découvre les beautés de la parasitologie avec l’étude de deux helminthes de Torpedo, le Monogène Amphibdella torpedinis dont il met en évidence la copulation croisée durant la phase endoparasite dans le coeur et l’Hexabothriidae branchial Epicotyle torpedinis, dont il suit le développement post-larvaire alors controversé. Lors des premiers résultats expérimentaux, il était 22 heures, je me souviens avoir parcouru à ses côtés le couloir de la station en imitant les trompettes de la “marche triomphale” d’Aïda. Quoi de mieux pour susciter une vocation ?
Nommé Assistant (1960), il envisage une thèse sur la biologie des Copépodes Ascidicoles. Mais, à la suite de remaniements administratifs, il est affecté au Laboratoire du Professeur Tuzet. Il entame alors une thèse d’écologie sur les Copépodes Harpaticoïdes et travaille sur les phénomènes de quiescence de ces Crustacés dans les milieux extrêmes. La soutenance, en mai 1967, basée sur des résultats originaux, est particulièrement brillante. André va alors ronger son frein, publiant des notes sur des Copépodes commensaux, mais déjà à cette époque, il écrit “mon idée fixe restait de poursuivre des recherches sur les êtres parasites”.
C’est chose faite lorsqu’en octobre 1969, nommé à la Faculté des Sciences de l’Université de Tunis, il obtient l’autonomie scientifique qui lui manquait. Il choisit comme thème les Copépodes parasites de poissons, domaine dans lequel ses connaissances, son sens de l’observation et ses talents graphiques vont faire merveille. Passionné, il va en quelques années devenir un spécialiste reconnu du groupe. Il dirige la thèse de plusieurs jeunes tunisiens sur des questions comme la sexualité des Philichthyidae, minuscules Copépodes qui vivent dans les canaux muqueux de Poissons, les rapports histologiques de Pteroderma cylindricum avec le rein de la Sardine hôte, et aussi les parasites marqueurs biologiques des poissons lessepsiens, etc. En quelques années, son influence sur la biologie à l’Université de Tunis sera profonde et l’étude des parasites marins s’y est maintenue.
En 1975, Raibaut est nommé à l’Université de Montpellier 2. Rapidement, il bâtit une équipe avec de jeunes élèves du DEA de Parasitologie et reprend ses recherches sur les Copépodes parasites. Et les résultats originaux s’accumulent : réalisation de plusieurs cycles de développement, découverte d’un hôte particulier dit de “fécondation” chez Laernocera luscii, mode de fixation à l’hôte, étude de la spermatogénèse et de la sexualité, influence de la nutrition larvaire sur le dimorphisme mâle d’une espèce ascidicole, etc.
La dernière étape sera celle des prises de responsabilités. En 1989, il succède à L. Euzet à la tête du Laboratoire de Parasitologie comparée. Puis, l’année suivante, l’Université de Montpellier 2 lui confie la direction de la Station biologique de Sète. C’était son rêve, et pendant quatre ans il va y consacrer toute son activité. Il obtient les moyens financiers qui permettent d’en rénover les structures puis d’y attirer de nouvelles équipes. Les changements sont un succès et la station va rapidement revivre.
André était un excellent enseignant et avait été appelé à donner des cours dans plusieurs Universités étrangères. En 1994, on lui avait demandé d’organiser un enseignement théorique et pratique sur le thème “Fish and Shellfish diseases and parasites” au BIOTOP à Bogor (Indonésie) pour des étudiants de tout le Sud-Est asiatique.
La maladie l’a surpris alors qu’il préparait un catalogue de Copépodes parasites des poissons de Méditerranée. Apprécié de tous, aimé de ses élèves, André Raibaut n’a laissé que des regrets.
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