Mise au point

Nematode parasites of animals are more prone to develop xenobiotic resistance than nematode parasites of plants

Les nématodes parasites d'animaux sont plus enclins à développer une résistance aux traitements que les nématodes phytoparasites

INRA. BioAgresseurs, Santé et Environnement. 37380 Nouzilly, France.

^* Correspondence : Anne Silvestre. Tel. : 33 (0) 2 47 42 76 83 - Fax : 33 (0) 2 47 42 77 74 E-mail : silvestr@tours.inra.fr

Received: 29 September 2003
Accepted: 16 December 2003

Abstract

In this paper, we concentrate on a comparison of plant and animal-parasitic nematodes, to gain insight into the factors that influence the acquisition of the drug resistance by nematodes. Comparing nematode parasite of domestic animals and cultivated plants, it appears that drug resistance threatens only domestic animal production. Does the paucity of report on nematicide field resistance reflect reality or, is nematicide resistance bypassed by other management practices, specific to cultivated plants (i.e. agricultural control) ? First, it seems that selection pressure by treatments in plants is not as efficient as selection pressure in ruminants. Agronomic practices (i.e. sanitation, early planting, usage of nematodes resistant cultivar and crop rotation) are frequently used to control parasitic-plant nematodes. Although the efficiency of such measures is generally moderate to high, integrated approaches are developing successfully in parasitic-plant nematode models. Secondly, the majority of anthelmintic resistance cases recorded in animal-parasitic nematodes concern drug families that are not used in plant-parasitic nematodes control (i.e. benzimidazoles, avermectines and levamisole). Thirdly, particular life traits of parasitic-plant nematodes (low to moderate fecundity and reproductive strategy) are expected to reduce probability of appearance and transmission of drug resistance genes. It has been demonstrated that, for a large number of nematodes such as Meloidogyne spp., the mode of reproduction by mitotic parthenogenesis reduced genetic diversity of populations which may prevent a rapid drug resistance development. In conclusion, anthelmintic resistance develops in nematode parasite of animals as a consequence of an efficient selection pressure. Early detection of anthelmintic resistance is then crucial : it is not possible to avoid it, but only to delay its development in farm animal industry.

Résumé

Un comparatif entre les nématodes phytoparasites et les nématodes parasites d'animaux de rente est réalisé afin de connaître les facteurs influençant l'acquisition de la résistance aux traitements. La résistance anthelminthique ne pose de problème que chez les animaux d'élevage. Est-ce que l'absence de résistance au champ est due au peu de cas connus de résistance aux nématicides, ou bien, est-ce que la résistance aux nématicides est contournée par les pratiques culturales, telles que l'assolement, par exemple ? D'une part, il semble que la pression de sélection par les traitements chez les plantes n'est pas aussi forte que la pression de sélection exercée chez les animaux de rente. En agronomie, le labour, le semis précoce, l'utilisation de variétés résistantes aux nématodes et la rotation culturale sont souvent utilisés pour contrôler les infestations. Bien que modérément efficaces individuellement, ces mesures utilisées dans le cadre de la lutte intégrée réduisent efficacement les populations de nématodes. D'autre part, la résistance aux anthelminthiques, chez les nématodes parasites d'animaux, est essentiellement dirigée contre des familles de molécules qui ne sont pas utilisées dans le contrôle des nématodes phytoparasites (benzimidazoles, avermectines et lévamisole). Enfin, certains traits d'histoire de vie des nématodes phytoparasites (fécondité et mode de reproduction) sont susceptibles de réduire la probabilité d'apparition et de transmission des gènes de résistance. Il a été démontré que pour un grand nombre de nématodes, tel que Meloidogyne spp., le mode de reproduction par parthénogenèse mitotique réduisait la diversité génétique des populations, ce qui peut ralentir le développement de la résistance aux traitements. En conclusion, c'est la forte pression de sélection exercée par les traitements qui est responsable du développement de la résistance anthelminthique chez les nématodes parasites d'animaux. Puisque le développement de la résistance anthelminthique est inévitable, il est déterminant de pouvoir la détecter précocement de manière à ralentir son développement chez les nématodes parasites d'animaux de rente.