Mémoire

Survival of rodent malaria merozoites in the lymphatic network: potential role in chronicity of the infection

Survie, dans le réseau lymphatique, des mérozoïtes des Plasmodiums murins. Rôle probable dans la chronicité de l'infection

¹ Laboratoire de Biologie Parasitaire et Laboratoire de Protozoologie et Parasitologic Comparée (EPHE), Muséum National d'Histoire Naturelle, 61, rue Buffon, 75231 Paris Cedex 05, France.
² U 445 INSERM, Institut Cochin de Génétique Moléculaire, Hôpital Cochin, Bâtiment Gustave Roussy, 27, rue du Faubourg Saint-Jacques, 75014 Paris, France.
³ Department of Infection and Tropical Medicine, Imperial College School of Medicine, Northwick Park Hospital, Harrow, Middlesex HA1 3UJ, United Kingdom.

^* Correspondence : Irène Landau. Tel.:(+33) (1) 40 79 3500 - Fax : (+33) (1) 40 79 349. E-mail: landau@mnhn.fr

Received: 17 June 1999
Accepted: 24 September 1999

Abstract

Experiments performed during the last few years, lead us to hypothesise the existence of latent asexual forms of murine Plasmodium. In the present report we examined the organs of infected animals and describe novel structures, which we call merophores, containing merozoites which have resisted lysis seen with other asexual stage parasites. We propose that these merozoites represent a latent form of the parasite. Merophores were also found in the lymphatic circulation, and were demonstrated by subinoculation to have retained their viability. Depending on the parasite species two types of merophores were observed. For P. yoelii nigeriensis merophore sacks, with the latent merozoites found inside vesicles, were usually observed. Merophore leucocytes, where latent merozoites dispersed in the cytoplasm of macrophages or neutrophils, were solely seen with P. vinckei petteri. Both structures were seen in P. chabaudi chabaudi infections. Merophores were found in lymph nodes of rodents after the asexual parasitaemia had apparently subsided. They were formed soon after schizogony, principally in the spleen, either by pitting or by macrophage phagocytosis. Merophore numbers appeared to be proportional to the number of maturing schizonts. We propose that merophore formation and their circulation in the lymphatics play an important role in the pattern of recrudescences and chronicity of rodent malaria infections. It is further suggested that the lymphatic network, a privileged pathway for many parasites, might play a similar role in human malaria infections.

Résumé

Les travaux poursuivis au cours des récentes années sur le paludisme des rongeurs nous ont conduit à supposer l'existence de mérozoïtes latents. Dans les appositions ou les coupes de différents organes des rongeurs infectés, il existe des structures, non encore décrites, que nous nommons mérophores. Ces structures contiennent des mérozoïtes qui ont résisté à la lyse observée avec les autres formes parasitaires. Dans nos hypothèses ces mérophores constituent des formes de latence du parasite. Ils se trouvent dans le réseau lymphatique et, comme l'indiquent les subinoculations ils conservent leur infectivité. Selon l'espèce plasmodiale étudiée deux types morphologiques sont observés : "Sacs mérophores" presque toujours pour P. yoelii nigeriensis, avec les mérozoïtes latents rassemblés dans une vésicule, ou "leucocytes mérophores" presque toujours pour P. vinckei petteri, avec les mérozoïtes latents dispersés dans le cytoplasme d'un neutrophile ou d'un macrophage, les deux types de formations coexistent pour P. chabaudi chabaudi. Des mérophores ont été observés dans les ganglions lymphatiques de rongeurs après la disparition des stades asexués du sang. Ils se forment peu après la schizogonie, essentiellement dans la rate, soit par "pitting" soit par phagocytose des macrophages, le nombre de mérophores semble proportionnel à l'intensité de la schizogonie. Nous pensons que la formation et la circulation des mérophores dans le réseau lymphatique joue un rôle essentiel dans la chronicité et les rythmes de recrudescences particuliers à chaque espèce de Plasmodium murin. Il est suggéré que le réseau lymphatique, refuge privilégié de nombreux parasites, joue un rôle comparable dans les paludismes humains