Mémoire

Larval biology of six filariae of the sub-family Onchocercinae in a vertebrate host

Biologie larvaire de six filaires Onchocercinae chez l'hôte vertébré

¹ Laboratoire de Biologie Parasitaire, Protistologie, Helminthologie, URA 114 associée au CNRS, 61 rue Buffon, F75231 Paris Cedex 05.
² Anatomie et Cytologie Pathologiques, 20 Avenue de la Gare, F91570 Bièvres.
³ Service Commun Animalerie, Faculté de Pharmacie, Université Paris-Sud, F92290 Châtenay-Malabry.

Accepted: 15 June 1994

Abstract

The development of six filariae of the sub-family Onchocercinae - Litomosoides sigmodontis, Acanthocheilonema viteoe, Molinema dessetae, Monanema martini, Brugia malayi, B. pahangi - was compared in rodents, following a single inoculation of a low or high dose of infective larvae. Analysis was done with 105 rodents dissected and 53 rodents fixed for histopathology.

The percentage of larvae which developed corresponded to the proportion of those which were able to penetrate Into the sub-cutaneous lymphatic vessels ; this percentage was determined during the first day (phase 1) and was characteristic of the filaria-host pair, and independent of the number of larvae inoculated. It could remain stable for a long time, more than eight months with M. martini (phase 2) ; the phenomena of regulation appeared later (phase 3).

The larvae migrated through the lymphatic system, which represents a medium less protected and thus less agressive than the blood system. The coelomic cavities, almost devoid of inflammatory cells, represented an ultimate shelter, as well as the joint-cavities (colonized by some Dirofilariinae). Localizations in the cardio-pulmonary blood system were accidental and occurred when, during the migrations, some larvae penetrated into the thoracic channel and arrived in the superior vena cava, then the right ventricle and the pulmonary arteries (the biology of Dirofilaria immitis resulted in a secondary adaptation) ; such accidents may occur with adult filariae, especially after drug treatment. One may expect similar events in human filariasis. These "occult" filariae, more frequent than it is usually thought, influence the immunological status and the pathology.

Résumé

Le développement de six filaires Onchocercinae - Litomosoides sigmodontis, Acanthocheilonema viteae, Molinema dessetae, Monanema martini, Brugia malayi, B. pahangi - est comparé chez le rongeur, inoculé par une petite ou une forte dose de larves infectantes. L'analyse est effectuée par dissection et histo-pathologie (respectivement 105 et 53 rongeurs).

Le pourcentage de larves qui se développe correspond à la proportion de celles qui pénètrent dans les vaisseaux lymphatiques sous-cutanés et échappent ainsi à la réaction inflammatoire; ce pourcentage est déterminé dès le premier jour (phase 1) et est caractéristique du couple filaire-hôte, indépendant du nombre de larves inoculées. Il peut rester stable longtemps, plus de huit mois chez M. martini (phase 2) ; les phénomènes de régulation apparaissent ultérieurement (phase 3).

Les larves migrent par le système lymphatique, qui représente un milieu moins bien protégé et donc moins agressif que le système sanguin; les cavités coelomiques, presque dépourvues d'éléments inflammatoires, représentent un ultime abri, de même que les cavités articulaires (colonisées par des Dirofilariinae). Les localisations dans le système circulatoire sanguin cardio-pulmonaire sont accidentelles; au cours des migrations, certaines larves s'engagent dans le canal thoracique et arrivent ainsi dans la veine cave supérieure, le coeur droit puis les artères pulmonaires (la biologie de Dirofilaria immitis résulte d'une adaptation secondaire); ces accidents peuvent se produire aussi chez les filaires adultes, particulièrement à la suite de traitements. Il faut s'attendre à des évènements semblables dans les filarioses humaines. Les filaires "occultes", plus nombreuses qu'on ne le pense, influent sur l'état immunitaire et sur la pathologie.