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Ann. Parasitol. Hum. Comp.
Volume 68, Number 5-6, 1993
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Page(s) | 211 - 219 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/parasite/1993685211 | |
Published online | 11 August 2016 |
Mémoire
Schizogonie de Plasmodium yoelii nigeriensis. Rôle des mérozoïtes latents
Schizogony of Plasmodium yoelii nigeriensis. Role of the latent merozoites
Laboratoire de Biologie parasitaire, associé au CNRS (URA 114), et Laboratoire de Protozoologie et Parasitologie Comparée (EPHE), Muséum National d’Histoire Naturelle. 61, rue Buffon, 75231 Paris Cedex 05, France.
Accepté : 18 Août 1993
Plusieurs procédés ont été utilisés pour chercher à préciser le cycle schizogonique de Plasmodium yoelii nigeriensis.
— La technique de concentration des formes très jeunes (anneaux et jeunes trophozoites) sur gradient de Percoll-glucose qui permet de suivre très précisément le développement de la parasitémie lors des premiers cycles schizogoniques.
— Une méthode d’étude des prépatences donnant une notion approximative du nombre de mérozoïtes inoculés.
— Une comparaison entre le nombre de mérozoïtes présents dans le sang après des dilutions simples dans de l’eau physiologique révélant le nombre total de mérozoïtes et des dilutions après passage dans l’organisme d’une souris et congélation, révélant le nombre de mérozoïtes latents.
Il est montré que l’infection au cours des deux premiers cycles varie suivant l’heure d’inoculation. Dans tous les cas, la montée de la parasitémie s’effectue essentiellement entre 0 et 6 heures. Cette montée a lieu au cours du 1er cycle pour les « inoculations Percoli » de 6 et 9 heures, au cours du 2e cycle pour les « inoculations Percoli » de 12, 15 et 18 heures. Cependant, ces différences sont rapidement compensées et les taux de parasitémie s’égalisent à peu près dès le 3e ou 4e cycle. A ce moment la parasitémie ne dépend plus de l’heure d’inoculation.
L’existence de cette période 0-6 heures, plus favorable à la pénétration des mérozoïtes, indépendante de l’heure d’inoculation, implique que certains mérozoïtes sont susceptibles de rester latents.
Pour chercher à quantifier ce phénomène nous utilisons le fait que la prépatence est d’autant plus courte que le nombre de mérozoïtes inoculé est grand. En diluant progressivement l’inoculum et en établissant le nombre d’heures nécessaires pour que la parasitémie atteigne le taux de 5 %, il est montré que l’infection à P. y. nigeriensis se déroule dans ses grandes lignes de la façon suivante : après l’inoculation d’un mérozoïte la parasitémie monte à 5 % en environ 160 heures au bout de 9 schizogonies successives, le taux de multiplication étant de 5 pour la 1ere schizogonie et de 10 pour les suivantes. Ce barême permet de connaître approximativement le nombre de mérozoïtes inoculés lorsque l’on connaît le nombre d’heures qui ont été nécessaires pour que la parasitémie atteigne le taux de 5 %.
En évaluant de cette façon le nombre de mérozoïtes disponibles dans le sang des souris, il est montré qu’à minuit, soit 12 heures après l’inoculation, 1 mérozoïte sur 10 reste latent, alors qu’à 15 heures, 3 heures seulement après l’inoculation, il n’y a que 1 mérozoïte sur 100 qui soit latent.
L’hypothèse explicative proposée est que certains des mérozoïtes restent latents parce qu’ils ne sont pas encore infectieux ; ils pourraient alors pénétrer dans les lymphatiques du réseau péricapillaire et ne revenir que progressivement dans les vaisseaux sanguins.
Abstract
Several procedures were employed to try to specify the schizogonic cycle of Plasmodium yoelii nigeriensis.
— The Percoll-glucose gradient technique for concentrating the very young stages (rings and young trophozoites), allowing a very precise follow up of the development of the parasitaemia during the first schizogonie cycles.
— A method for studying the prepatencies, providing an approximation of the number of merozoites inoculated.
— A comparison between the numbers of merozoites present in the blood, after — 1stly simple dilutions in saline, revealing the total number of merozoites, — 2ndly dilutions in saline after a passage of a few hours in the organism of a mouse, revealing the number of latent merozoites.
It was shown that the infection, during the first two cycles, varies according to the time of inoculation. In all cases the increase of the parasitaemia occured mainly from 00:01 to 06:00. This increase of parasitaemia in mice inoculated with the Percoli concentrated parasites was significantly high during the first cycle in mice inoculated at 06:00 and 09:00 and during the second cycle in those inoculated at 12:00, 15:00 and 18:00. However, differences were rapidly compensated and parasitaemias became comparable at the 3rd or 4th cycle when they ceased to be dependent on the time of inoculation.
Mots clés : Plasmodium yoelii nigeriensis / Cycle schizogonique / Latence des mérozoïtes
Key words: Plasmodium yoelii nigeriensis / Schizogonic cycle / Merozoite latency
© Masson, Paris 1993, transferred to Société Française de Parasitologie
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