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Ann. Parasitol. Hum. Comp.
Volume 61, Number 2, 1986
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Page(s) | 161 - 192 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/parasite/1986612161 | |
Published online | 30 August 2016 |
Mémoire
Les Isospora du Moineau
II — Études sur la biologie1
Isospora of sparrows. II — Studies on biology
1
Laboratoire d’Helminthologie et de Parasitologie comparée, École Pratique des Hautes Études, 61, rue Buffon, F 75231 Paris Cedex 05, France.
2
Laboratoire de Zoologie (Vers), associé au C.N.R.S., Muséum National d’Histoire Naturelle, 61, rue Buffon, F 75231 Paris Cedex 05, France.
Accepté : 20 Mars 1985
L’allure générale des infections, la morphologie et l’évolution des stades tissulaires des Isospora du Moineau sont étudiées.
L’ensemble des observations, effectuées chez des Moineaux capturés à différentes périodes de l’année et autopsiés à différentes heures de la journée, révèle :
- 1)
que l’évolution du parasitisme est déterminée par des facteurs climatiques ou nycthéméraux. Parmi les 18 espèces observées, 7 sont présentes toute l’année, et 11 seulement épisodiquement (6 d’entre elles sont très rares). La période de transmission paraît être l’été : c’est pendant les mois chauds de l’année que les infestations sont les plus fortes et que sont observés les stades de multiplication particuliers faisant suite à l’ingestion des oocystes. Au cours du nycthémère on assiste à une succession de stades tissulaires qui, pour toutes les espèces, aboutit à l’excrétion des oocystes pendant l’après-midi ;
- 2)
que les formes tissulaires présentent une grande diversité dans leur morphologie, leur évolution et leur localisation (épithélium des villosités, glandes de Lieberkühn, système réticulo-endothélial), et que ce polymorphisme correspond à une pluralité des cycles biologiques.
Les stades tissulaires de chaque espèce n’ont pu être déterminés en raison du polyparasitisme ; cependant il a été possible de rattacher un grand nombre d’entre eux à 3 groupes d’espèces :
- a)
Espèces à cycle court : l’évolution serait limitée à l’épithélium des villosités. La schizogonie gamétogène, la gamétogonie et la sporogonie siègent dans l’épithélium des villosités intestinales et suivent un rythme nycthéméral : schizogonie apparaissant à la tombée de la nuit et ne durant que quelques heures, suivie successivement par la gamétogonie, la sporogonie et l’excrétion des oocystes qui se termine le lendemain au moment de l’apparition, à la tombée de la nuit, d’une nouvelle schizogonie gamétogène.
- b)
Espèces présentes toute l’année et ayant donc un cycle prolongé. La schizogonie gamétogène, la gamétogonie et la sporogonie siègent dans l’épithélium des villosités et ont le même rythme nycthéméral que dans le groupe précédent. L’entretien du parasitisme des villosités est assuré chaque jour pendant toute l’année par des stades évoluant dans d’autres tissus :
- —
dans les glandes de Lieberkühn pour un premier groupe d’espèces. Il s’agit d’une schizogonie subintrante, qui évolue à bas bruit pendant le jour et devient abondante pendant la nuit ;
- —
dans le système réticulo-endothélial pour un deuxième groupe d’espèces. Il s’agit de trophozoïtes d’attente apparus pendant la période de transmission, qui réensemenceraient les villosités le soir.
- —
Il est suggéré que les modes de division endomérogonique et ectomérogonique correspondent à 2 processus biologiques distincts : — l’un à l’origine de la gamétogonie, — l’autre à l’origine des formes d’attente.
Il est vraisemblable que le cycle intestinal du Toxoplasme qui figure actuellement dans tous les traités est erroné. Il n’y aurait pas, comme cela est admis, succession de divisions tantôt ecto-, tantôt endomérogoniques, mais deux lignées bien distinctes.
Abstract
The general evolution of infections, the morphology and development of tissue stages of Isospora of sparrows are studied.
Observations made on sparrows captured at various times of the year and autopsied at different hours of the day show that :
- 1)
evolution of parasitism is determined by climatic or circadian factors. Of 18 species found, 7 are present all throughout the year and 11 are only episodic (6 are very rare). The transmission period appears to be summer : infections are the heaviest during the warm months of the year and the special division stages following the ingestion of oocysts can then be found. During the circadian period, there is a succession of tissue stages that, for all species, ends up by the excretion of oocysts during the afternoon ;
- 2)
tissue stages present a vast diversity in morphology, evolution and localisation (epithelium of villi, crypts of Lieberkühn, reticulo-endothelial system) ; this polymorphism is related to differences in life cycles.
Because of the polyparasitism it was not possible to correlate the various tissue stages to the corresponding species but only to 3 groups of species :
- a)
Species which have a short cycle : their development is very likely confined to the villi’s epithelium. Gametogenetic schizogony, gametogony, sporogony are located in the epithelium of the intestinal villi and follow a circadian rythm : schizogony starts at the beginning of night and lasts only a few hours, followed successively by gametogony, sporogony and excretion of oocysts which ends the following night when a new schizogony begins.
- b)
Species which are present all the year and have a prolonged life cycle. Gametogonic schizogony, gametogony, and sporogony are located in the villi’s epithelium and follow the same circadian rythm as in the previous group. Parasitism in the intestinal villi appears to be initiated every night during the whole year by stages developing in other tissues :
- —
the crypts of Lieberkühn in a first group of species : a schizogony evolves at a low level during the day and becomes abundant at night ;
- —
— the reticulo-endothelial system in a second group of species : latent trophozoites appear during the transmission period and initiate schizogony in the villi at night.
- —
It is suggested that the mode of division, ectomerogony and endomerogony, corresponds to two distinct biological processes : — one originating gametogony, — the other, latent stages.
The intestinal cycle of Toxoplasma, as classically presented, is likely to be erroneous ; endomerogonic and ectomerogonic divisions which admittedly succeed each other should be considered as belonging to two distinct lines.
© Masson, Paris 1986, transferred to Société Française de Parasitologie
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