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Ann. Parasitol. Hum. Comp.
Volume 54, Number 6, 1979
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Page(s) | 593 - 614 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/parasite/1979546593 | |
Published online | 20 September 2017 |
Mémoire
Variations du système sensoriel de la cercaire de Schistosoma mansoni.
Intérêt éventuel en épidémiologie
The variability in the pattern of sensory receptors in cercaria of Schistosoma mansoni and its possible relation to epidemiology of bilharziasis.
Laboratoire de Zoologie (Vers), associé au C.N.R.S., Muséum national d’Histoire naturelle, 43, rue Cuvier, 75231 Paris Cedex 05, France.
Accepté : 13 Novembre 1979
La bilharziose intestinale humaine provoquée par Schistosoma mansoni est une maladie africaine introduite depuis trois siècles environ en Amérique du Sud et aux Caraïbes.
Les soies antéacétabulaires latérales et les soies caudales préfurcales de la cercaire permettent de différencier les souches africaines des souches américaines.
L’établissement d’un indice portant sur les distances relatives entre certaines soies antéacétabulaires est susceptible de fournir des données objectives sur le difficile problème posé par l’adaptation des souches humaines aux Rats. L’adaptation d’un souche humaine aux Muridés ne s’effectue pas par une sélection brutale au cours du premier passage, comme il est habituel pour la plupart des parasites, mais par un phénomène complexe ne commençant à se manifester de façon décisive qu’au cours du quatrième passage environ ; expérimentalement, l’indice cercarien humain (n = 1,0) ne change pas lors des premier et deuxième passage, puis commence à se modifier au troisième passage (n = 1,3) et atteint 1,5 au quatrième passage. Cette notion d’adaptation tardive se retrouve dans l’étude de différents phénomènes observés par nous-mêmes ou nos collègues (soies du miracidium, réussite des passages expérimentaux, durée de la prépatence, traversée de la peau, etc...).
L’indice des parasites adaptés au Rat (1,7), très différent de l’indice des parasites adaptés à l’Homme (1,0) nous paraît avoir une très grande importance pratique pour deux problèmes essentiels dans la bilharziose intestinale.
a. Gravité des formes cliniques. On peut supposer que les souches murines seraient à l’origine des formes très graves de la maladie (cirrhose portale), car elles seraient mal adaptées à l’Homme. Il devient possible, par la simple détermination de l’indice cercarien des parasites émis par chaque malade, de voir s’il y a une corrélation entre la gravité clinique et l’indice plus ou moins élevé des cercaires, et d’infirmer ou de confirmer cette hypothèse.
b. Existence de foyers murins. Une seconde question, très importante, qui se pose à propos de cette maladie, est de savoir si elle peut se maintenir spontanément chez l’animal, en-dehors de toute contamination humaine.
En Guadeloupe, les nombreuses souches des différentes régions de l’île, provenant soit du Mollusque, soit du Rat, soit de l’Homme, ont un indice d’environ 1,3, différent de l’indice 1,0 d’Afrique. Cet indice pourrait provenir de l’adaptation à un Mollusque différent (B. glabrata au lieu de B. pfeifferi), mais nous pensons plutôt qu’il s’agit d’un morphe indiquant l’existence de souches passant alternativement chez le Rat et chez l’Homme. A ces données s’opposent celles d’un gîte bien particulier (celui de Grand-Etang), où l’indice cerca- rien, égal à 1,6, est comparable à celui des souches de laboratoire entretenues depuis de nombreuses années chez les Muridés. Nous croyons donc pouvoir confirmer les données épidémiologiques de Combes, Léger et Golvan, 1975, qui concluaient à l’existence d’une maladie purement murine dans ce biotope particulier.
Abstract
It is generally accepted that human intestinal bilharziasis due to Schistosoma mansoni originated in Africa and was introduced into South America and the West-Indies about three centuries ago.
A study of the chaetotaxy of the cercariae as well as experimental breeding showed that there are small differences between the African and American strains which can be considered infraspecific : lateral preacetabular setae are in a triangular pattern in the African strains and along a line in the American strains and there are four or five prefurcal caudal dorsal and ventral setae in the African, and six or more in the American strains. This enables the African and the American strains to be distinguished.
Chaetotaxy can also throw some light on the processes leading to adaptation of Schistosoma mansoni to murine-rodents. The cercarial index (c.i.) differs between the pure human and pure murine strains. The cercarial index is the ratio of a distance between the first and second lateral preacetabular setae to the distance between the first and second dorsal preacetabular setae. The cercarial index of the human African strains (c.i. = 1.00) differs from the c.i. of the human American strains (1.10 to 1.40) and from the murine well- adapted parasites (1.69 to 2.34).
Experimental infection showed that the morphological adaptation of the human strain to murine rodents is a gradual process that begins only after the third passage in murines. This observation of a slow adaptation was also noted in a change of number of miracidial setae, snail susceptibility to infection, the production of cercariae, the length of the prepatent period, as well as the ability of the different cercariae to penetrate murine of human skin.
The cercarial index may be of practical importance in the understanding of clinical and epidemiological problems of bilharziasis :
a. Severity of disease. One could speculate that cases of severe bilharziasis could perhaps be caused by murine strains poorly adapted to Man. It is now possible by a single determination of the cercarial index to establish the origin of the infestation.
b. Epidemiological significance of chaetotaxy. An important problem raised by this disease is to know if the parasite population can persist in animals without any human contamination.
© Masson, Paris 1979, transferred to Société Française de Parasitologie
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