Mémoire

Étude séroépidémiologique de la toxoplasmose à la Guadeloupe et à la Martinique

Seroepidemiological survey on toxoplasmosis in Guadeloupe and Martinique

Laboratoire d’Immunologie et de Biologie parasitaire, Université de Bordeaux II et Unité de Recherches sur l’Immunologie des Affections Parasitaires (I.N.S.E.R.M., U. 89), Domaine de Carreire, rue Camille-Saint-Saëns, F 33077 Bordeaux Cedex, France.

Accepté : 27 Juillet 1977

Résumé

L’examen à la Guadeloupe et à la Martinique de 9 950 sérums a mis en évidence l’importance et la précocité de l’infestation par le Toxoplasme : 56,9 % de la population possède des anticorps fixant le complément, 65,6 % des anticorps hémagglutinants et, dès les premières tranches d’âge, près de la moitié de la population se révèle infestée.

Bien que la consommation de viande insuffisamment cuite soit le plus souvent invoquée, ce mode de contamination ne semble pas devoir être incriminé à la Guadeloupe et à la Martinique où la population se nourrit traditionnellement de poisson et de viande très cuite. Par ailleurs la grande variabilité des taux d’infestation observés dans les différentes localités étudiées conduit à envisager l’intervention de facteurs climatiques favorisant la survie dans le milieu extérieur des oocystes issus de la multiplication sexuée du parasite.

Abstract

The examination of 9,950 serums in Guadeloupe and Martinique has revealed the importance and the precocity of infestation by Toxoplasma : 56,9 % of the population has complement fixing antibodies, 65,6 % haemagglutinating antibodies and from the very first age groups onwards, nearly half the population is found to be infested.

Although the consumption of insufficiently cooked meat is most frequently invoked, it would seem that this manner of contamination should not be incriminated in Guadeloupe and Martinique where the population traditionally lives on fish and well-cooked meat. Moreover, the great variability in the rates of infestation observed in the different localities studied leads one to envisage the intervention of climatic factors favoring the survival of the oocysts born of the sexed multiplication of the parasite in the external environment.