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Ann. Parasitol. Hum. Comp.
Volume 52, Number 3, 1977
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Page(s) | 339 - 351 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/parasite/1977523339 | |
Published online | 21 September 2017 |
Mémoire
Observations sur la spécificité des Acariens de la famille Myobiidae
Corrélation entre l’évolution des parasites et de leurs hôtes*
Study on specificity and parallel host-parasite evolution in mites of the family Myobiidae
Institut de Médecine Tropicale Prince-Léopold, 155, rue Nationale, B-2000 Anvers, France.
Les Acariens sont des parasites particulièrement intéressants dans l’étude de la spécificité et de l’évolution parallèle hôte-parasite. Les groupes qui se prêtent le mieux à cette étude sont les parasites permanents, c’est-à-dire qui ne quittent leur hôte à aucun moment de leur développement. Parmi ceux-ci les Acariens pilicoles, qui s’attachent aux poils de l’hôte, présentent une spécificité particulièrement stricte.
L’auteur étudie la spécificité et la corrélation entre l’évolution des hôtes et de leurs parasites chez les Acariens pilicoles de la famille Myobiidae.
Il montre que dans cette famille c’est la stucture de la patte I, c’est-à-dire celle qui sert à la fixation sur l’hôte, qui est le meilleur témoin de l’évolution. En se basant sur ce caractère il est possible de distinguer 3 grands groupes chez les Myobiidae. Dans le premier groupe, le moins évolué, la patte I est bien développée avec tous les articles segmentés et portant apicalement une paire de griffes. Ce groupe comprend tous les genres et espèces connus chez les Marsupiaux et le genre le plus primitif connu chez les Insectivores. Dans le deuxième groupe, la patte I présente une réduction plus ou moins marquée des segments apicaux avec chez la plupart des espèces une fusion plus ou moins complète du tarse et du tibia. Les griffes terminales sont présentes ou absentes. Ce groupe est plus évolué que le précédent. Il comprend tous les genres et espèces vivant sur les Insectivores, excepté un genre qui fait partie du groupe I, et tous les genres et espèces vivant sur les Chiroptères. Dans le troisième groupe, la patte I est fortement raccourcie et présente une fusion complète des 3 segments apicaux. Les griffes manquent toujours. Ce groupe est complètement inféodé aux Rongeurs.
L’auteur étudie la spécificité et l’évolution parallèle hôte-parasite chez les différents groupes d’hôtes parasités par les Myobiidae, c’est-à-dire Marsupiaux, Insectivores, Chiroptères et Rongeurs.
L’évolution parallèle hôtes-parasites est généralement bien marquée chez tous les ordres d’hôtes, excepté cependant pour certaines familles ou sous-familles d’insectivores ou de Chiroptères. C’est ainsi que les Myobiidae parasitant les Tenrecidae et les Macroscelididae sont nettement plus évolués que tous les genres de Myobiidae (excepté Blarinobia) vivant sur les Soricidae et les Talpidae. Notons aussi que les Soricinae hébergent à la fois les deux genres les plus primitifs (Nectogalobia et Protomyobia) et le genre le plus évolué (Blarinobia) connus chez les Insectivores. Un phénomène semblable est observé chez les Chiroptères, où ce ne sont pas les Megachiroptères qui hébergent les Myobiidae les plus primitifs, mais bien certains Microchiroptères, comme les Vespertilionidae. Cette situation paradoxale ne peut s’expliquer que si l’on admet que certains Myobiidae sont passés secondairement d’hôtes évolués sur des hôtes plus primitifs.
Notons à cet égard que la situation inverse, à savoir la présence d’un Myobiidae primitif sur un hôte évolué n’a jamais été observée, ce qui tendrait à montrer que le parasite primitif est moins apte que le parasite évolué à s’adapter à un nouvel hôte en particulier quand ce dernier est évolué.
Abstract
Mites are very interesting parasites for the study of specificity and parallel host-parasite evolution. The groups most suitable for this study are the permanent parasites which do not leave their host at any time. Among these, the fur-mites, which attach to the hairs of the host, have a particularly strict specificity.
The author studies the specificity and the correlation between the hosts and their parasites in the fur-mites of the family Myobiidae. He shows that in this family, leg I is the best criterium of the evolution. Using this character it is possible to distinguish 3 main groups in the Myobiidae. In the first group, the less evolved, leg I is well developed with all the articles segmented and bearing a pair of claws. This group includes all the genera and species known in the Marsupialia and the most primitive genus known in the Insectivora. In the second group, the apical segments of leg I are reduced and tarsus and tibia I are more or less completely fused. The apical claws may be present or absent. This group is more evolved than the preceeding one. It includes all the genera and species living on Insectivora, except one genus which belongs to group I, and all the genera and species living on Chiroptera. In the third group, leg I is strongly reduced and the 3 apical segments are fused. The claws are always lacking. This group is specialized for Rodentia.
The author studies the specificity and the parallel host-parasite evolution in the different host groups parasitized by Myobiidae, e.g. Marsupialia, Insectivora, Chiroptera and Rodentia.
The parallel host-parasite evolution, is generally well marked in all the host orders, except in some families or subfamilies of Insectivora or Chiroptera. For example the Myobiidae living on Tenrecidae and Macroscelididae are distinctly more evolved than all the genera of Myobiidae (except Blarinobia) living on Soricidae and Talpidae. Also it should be noted that the Soricinae harbor both the two most primitive genera (Nectogalobia and Protomyobia) and the most evolved genus (Blarinobia) known in the Insectivora. A similar situation exists in the Chiroptera where it is not the Megachiroptera which harbor the most primitive Myobiidae but some of the Microchiroptera, e.g. Vespertilionidae. This paradoxal situation can be explained only if one accepts the idea that some Myobiidae have been secondarily passed from the more evolved hosts to primitive hosts. It should be emphasized that the reverse situation, e.g. the presence of a primitive myobiid on an evolved host, has never been observed, which tends to show that a primitive parasite is less capable of adapting to a new host, especially an evolved host, than an evolved parasite.
© Masson, Paris 1977, transferred to Société Française de Parasitologie
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