Mémoire

Ecologie des Leishmanioses dans le sud de la France

7 - Dépistage de l’enzootie canine par les méthodes immunosérologiques^(1),(2)

Ecology of leishmaniasis in the South of France.

7. Research of canine reservoir by the mean of serological reactions.

Laboratoire d’Ecologie médicale et de Pathologie parasitaire (P r J.-A. Rioux), Faculté de Médecine, rue Auguste-Broussonnet, F 34000 Montpellier, France.

Résumé

Dans le but de procéder à l’analyse épidémiologique du foyer leishmanien du sud de la France, les auteurs ont mis au point une stratégie opérationnelle simple, basée sur l’utilisation raisonnée de la réaction d’immunofluorescence.

Dans un premier temps, deux réactions immunosérologiques, l’immunofluorescence et la réaction de fixation du complément, ont été étudiées parallèlement sur 1.504 sérums provenant de 1.364 chiens et sur 96 sérums provenant de deux chiens infestés expérimentalement. Le contrôle parasitologique a été assuré par la recherche de leishmanies dans le suc ganglionnaire. Devant son manque de sensibilité et le nombre élevé de réactions anticomplémentaires, la réaction de fixation du complément a dû être abandonnée.

Dans un deuxième temps, la valeur de l’immunofluorescence a été confirmée grâce à l’étude de 2.421 sérums prélevés sur 2.203 chiens d’enquête et sur 2 chiens inoculés au laboratoire, le contrôle étant toujours assuré par l’examen parasitologique des ganglions.

Au terme de cette analyse, l’immunofluorescence se révèle fidèle et sensible. Toutefois, dans la pratique épidémiologique, son défaut de spécificité impose l’adoption de méthodes de corrections, en l’occurrence le choix d’un titre seuil (1/160) ou l’étude de la variation des anticorps dans un intervalle de temps défini.

En définitive, l’utilisation de l’immunofluorescence permet de poser les bases d’une stratégie opérationnelle satisfaisante et par là même d’envisager l’analyse structurale rationnelle du foyer leishmanien du sud de la France.

Abstract

In order to unravel the epidemiology of a focus of leishmaniasis in the South of France, the authors studied the question by the use of immunofluorescent techniques.

First, two serological reactions (immunofluorescence and complement fixation) were applied to (a) 1 504 samples of serum taken from 1 364 dogs, and (b) 96 samples taken from 2 experimentally infected dogs. These animals were examined for the presence of the parasite by puncture of the lymph glands. The complement fixation reaction was abandoned because of its lack of sensitivity and the frequency of anti-complementary sera.

Second, the above numbers were increased to 2 421 specimens of the taken from 2 203 dogs, with experimental controls, but only immunofluorescence was tested.

The immunofluorescence test was shown to be accurate and sensitive. However, in practice it is desirable to take into account only reactions of 1/160 and above, or to observe sero-conversion after a requisite interval of time. The application of these two criteria makes practicable a true analysis of the epidemiological situation in this focus of leishmaniasis.