Issue |
Ann. Parasitol. Hum. Comp.
Volume 46, Number 3 bis, 1971
Lutte biologique contre les Arthropodes hématophages. Pathologie des vecteurs
|
|
---|---|---|
Page(s) | 179 - 196 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/parasite/1971463s179 | |
Published online | 11 October 2017 |
Mémoire
Relations des Virus d’animaux et des Rickettsies avec leurs Tiques vectrices
Institut d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays Tropicaux 10, rue Pierre-Curie - F 94 - Maisons-Alfort, France.
Les tiques spécifiquement réceptives à une rickettsie le sont à tous les stades. Les pourcentages d’infections selon les stades sont fonction de la qualité de sang ingéré et de la concentration du sang en rickettsies.
Les tiques présentent une infection générale, entraînant rarement leur mort, avec les genres Rickettsia et Coxiella ; une infection uniquement intestinale avec les genres Cowdria et Rakeia ; le genre Wolbachia, déterminant une infection générale non pathogène, ne comprend que des espèces symbiotes d’insectes et d’acariens. L’association rickettsies-tiques semble donc primitive et le parasitisme des vertébrés une conséquence de l’hématophagie des arthropodes.
Les voies ordinaires d’élimination des rickettsies sont les sécrétions salivaires et les excreta (ainsi que le liquide coxal, les Argasidae). L’infection dure toute la vie de la tique et se transmet de stade à stade à travers les mues.
L’infection par la voie transovarienne de la descendance d’une femelle infectée s’observe couramment chez Coxiella et Rickettsia, ainsi que chez Anaplasma. Cette possibilité est liée à l’infection générale de la tique.
Le jeûne, l’hibernation, les métamorphoses entraînent en général une baisse de virulence des souches rickettsiennes ; cette virulence est restaurée par repas de sang ou séjour à 37-38 °C.
Du point de vue de l’épidémiologie des rickettsioses, les tiques doivent surtout être considérées comme des agents de transport et de conservation sur plusieurs générations. La transmission directe des rickettsies par piqûre ne doit vraisemblablement pas jouer un rôle plus important que la contamination de la lésion cutanée par les matières fécales de l’acarien ou leur dissémination sous forme de poussières dans le pelage des animaux et dans l’atmosphère.
Les tiques spécifiquement réceptives à un ultra-virus le sont à tous les stades. Les pourcentages d’infections selon les stades sont en fonction de la quantité de sang ingéré et de la concentration du sang en virus (notion de seuil d’infection).
Les tiques véritablement réceptives à un virus présentent une infection générale ; le passage à travers la barrière intestinale correspond à un caractère génétique d’adaptation entre le virus et une espèce de tique. Cette infection générale n’entraîne pas la mort de l’acarien hôte.
L’infection transovarienne de la descendance ne s’observe que dans un nombre limité de cas et n’a certainement qu’une importance secondaire dans l’épidémiologie des arboviroses à tiques.
Il n’y a pas de modification de virulence pour une souche de virus au cours du cycle chez la tique.
Du point de vue de l’épidémiologie des arboviroses, les tiques sont considérées comme des vecteurs directs par piqûre de nymphe ou d’adulte infectés au stade précédent.
Abstract
The ticks specifically susceptible to a rickettsia are so at every stage. According the stages, the infection rates are related with the quantity of ingested blood and the blood concentration of rickettsiae.
Ticks present a general infection leading rarely to death with the genera Rickettsia and Coxiella ; a merely intestinal infection occurs with the genera Rakeia and Cowdria ; the genus Wolbachia, determining a general non pathogenic infection, includes only spe- cies symbiotic with insects and acari. The association between rickettsiae and ticks therefore seems to be primitive, and the para- sitism of the vertebrates a consequence of the hematophagy of the arthropods.
The ordinary elimination ways of rickettsiae are the salivary secretions and excreta (so as the coxal fluid of Argasidae). Infection lasts during the whole life of the tick and is transmitted from stage to stage through the molting periods.
The transovarial way of infection of the progeny from an infected female is usually observed by Coxiella and Rickettsia, so as by Anaplasma. That possibility is related to the general infection of the tick.
Fasting, hibernation and metamorphosis generally lead to a diminution of virulence in the rickettsial strain. This virulence is restored by a blood meal or by remaining at 37-38 °C.
From the epidemiological point of view of the rickettsiosis, ticks are to be considered as transportation and conservation agents over various generations. Direct transmission by biting does not likely take a part more important than the contamination of the skin lesions by the excreta of the ticks or their spreading in dusty form in the fur or in the atmosphere.
The ticks specifically susceptible to a virus are so at every stage. According the stages, the infection rates are related with the quantity of ingested blood and the blood concentration of viruses (notion of threshold infection).
The really susceptible ticks to a virus present a general infection ; the passage through the gut barrier responds to a genetical character of adaptation between a virus and a species of tick. That general infection does not lead to the death of the host tick.
The transovarial infection of the progeny is only observed in a limited number of cases and seems of secondary importance in the epidemiology of the tick transmitted arboviroses.
There is no modification of virulence for a virus strain during the cycle in the tick.
From the epidemiological point of view of the arboviroses, ticks are to be considered as direct vectors, by biting of nymphs or adults infected in the preceding stage.
© Masson, Paris 1971, transferred to Société Française de Parasitologie
Current usage metrics show cumulative count of Article Views (full-text article views including HTML views, PDF and ePub downloads, according to the available data) and Abstracts Views on Vision4Press platform.
Data correspond to usage on the plateform after 2015. The current usage metrics is available 48-96 hours after online publication and is updated daily on week days.
Initial download of the metrics may take a while.